Les législateurs de l’Union européenne s’attaquent à l’exploitation minière des crypto-monnaies « proof-of-work » (preuve de travail) en raison de sa consommation d’énergie.
L’Union européenne (UE) serait en train d’élaborer une réglementation qui pourrait aboutir à une interdiction de l’extraction de crypto-monnaies « proof-of-work » dans les 27 États membres de l’UE.
La proposition fait partie de la future législation européenne sur les marchés d’actifs cryptographiques (MiCA) qui régira la réglementation des crypto-monnaies dans l’UE. Le projet de paquet MiCA en cours de discussion comprend une disposition qui interdirait le minage proof-of-work dans l’union.
Cette nouvelle intervient alors que l’UE s’inquiète de plus en plus de l’impact environnemental du minage de crypto-monnaies « proof-of-work« , le mécanisme de consensus à forte intensité énergétique utilisé par les crypto-monnaies telles que le bitcoin et l’ethereum.
Inquiétudes concernant l’extraction de crypto-monnaies en Europe.
En novembre de l’année dernière, l’autorité de surveillance financière suédoise – Finansinspektionen – a demandé l’interdiction de l’extraction de crypto-monnaies.
« La Suède a besoin de l’énergie renouvelable ciblée par les producteurs d’actifs en crypto-monnaies pour la transition climatique de nos services essentiels, et l’utilisation accrue par les mineurs menace notre capacité à respecter l’Accord de Paris« , avait alors déclaré le régulateur.
« Le minage d’actifs de crypto-monnaies à forte consommation d’énergie devrait donc être interdit« .
Ces mêmes préoccupations ont été relayées par le vice-président de l’Autorité européenne des marchés financiers, Erik Thedeen qui est également PDG de la société suédoise Finansinspektionen.
En janvier, il a déclaré au Financial Times que l’extraction de bitcoins était devenue une question « nationale » pour la Suède.
« Nous devons discuter du passage de l’industrie à une technologie plus efficace. Le secteur financier et de nombreuses grandes institutions sont désormais impliqués dans les marchés des crypto-monnaies, et ils ont des responsabilités.« , a-t-il déclaré.
L’exploitation minière du bitcoin et l’environnement
Selon l’université de Cambridge, le réseau Bitcoin consomme environ 120 térawattheures d’électricité par an. Il s’agit d’une consommation annuelle d’électricité supérieure à celle de la plupart des pays du monde.
L’université de Cambridge a également constaté (en septembre 2020) que seulement 39 % du réseau Bitcoin était alimenté par des énergies renouvelables.
Toutefois, l’inquiétude va désormais au-delà du manque supposé de sources d’énergie renouvelables sur le réseau.
Certains détracteurs du bitcoin partagent l’avis de Finansinspektionen, estimant que l’utilisation d’énergies renouvelables pour extraire des crypto-monnaies constitue un détournement flagrant de ressources précieuses.