Le gouvernement américain a interdit aux particuliers et aux entreprises américains de faire des affaires avec la Banque de Russie, le Fonds national russe et le ministère des Finances Russe.
Le département du Trésor américain a annoncé lundi dans un Communiqué de presse qu’elle a interdit les transactions avec la Banque centrale de Russie et imposé des sanctions à un important fonds souverain russe. En conséquence, les entités et les citoyens américains seront interdits d’effectuer des transactions financières avec la Russie.
« Cette action gèle effectivement tous les avoirs de la Banque centrale de la Fédération de Russie aux États-Unis ou par des personnes américaines où qu’il soit situé« , a déclaré l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Trésor.
L’OFAC a également sanctionné le Fonds d’investissement direct russe (RDIF), qui est exposé au système financier américain, et son directeur général, Krill Dmitriev, un proche allié du président russe Vladimir Poutine. « Le président russe et son cercle restreint de copains s’appuient depuis longtemps sur RDIF et Dmitriev pour lever des fonds à l’étranger, y compris aux États-Unis.« .
L’agence a déclaré que ces mesures visaient à empêcher le régime de Poutine d’augmenter son capital pour financer son invasion de la Russie. La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a ajouté que, en collaboration avec les pays alliés, les États-Unis respectaient leur engagement de faire barrage à la Russie.
L’action sans précédent que nous prenons aujourd’hui limitera considérablement la capacité de la Russie à utiliser des actifs pour financer ses activités déstabilisatrices et visera les fonds sur lesquels Poutine et son cercle intime comptent pour permettre leur invasion de l’Ukraine.
Les États-Unis et leurs alliés sanctionnent la Russie
Les blocages américains des actifs de la banque centrale russe immobiliseront près de la moitié des avoirs de Poutine, selon une porte-parole du Trésor citée par Bloomberg. Environ 13 % des réserves de la banque centrale se trouvent en Chine, a-t-il précisé.
Les réserves de Poutine sont estimées à 630 milliards de dollars et les mesures visent à bloquer sa capacité à les vendre pour atténuer la pression financière intérieure. Les propres données de la Russie publiées en janvier montrent que 100 milliards de dollars de réserves étaient détenus en dollars américains au mois de juin.
Cette annonce est la dernière d’une série de sanctions économiques imposées à la Russie à la suite de son invasion armée de l’Ukraine la semaine dernière. Samedi, les États-Unis, la France, le Canada et l’Union européenne ont annoncé qu’ils bloqueraient l’accès des principales banques russes au système SWIFT. Ces pays ont également pris des sanctions à l’encontre de Poutine et d’autres hauts responsables.
Ces mesures ont eu un effet dévastateur sur le rouble russe, qui a commencé à tomber à des niveaux records par rapport au dollar depuis le début du conflit armé. Ce lundi, la monnaie souveraine de la Russie a encore chuté de 40 %, selon le rapport de CoinDesk. La banque centrale russe a été contrainte de prendre des mesures pour protéger l’économie en augmentant son taux d’intérêt de référence de 9,5 % à 20 %. L’autorité a également imposé certains contrôles sur les flux de capitaux.
Pendant ce temps, les banques russes risquent de s’effondrer. Les actions des grandes banques telles que Sberbank y VTB ont dégringolé à la bourse de Londres. Les cours des actions d’autres grandes entreprises du pays affichent également des chutes vertigineuses pouvant aller jusqu’à 50 %, comme l’a rapporté l’association TrustNodes.
Ces annonces et sanctions sont produites au milieu des premiers pourparlers entre les responsables russes et ukrainiens en Biélorussie visant à mettre fin au conflit. Bien qu’il se soit montré sceptique, le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a déclaré qu’il était prêt à essayer de négocier si cela signifiait une chance de paix.