Le bitcoin était auparavant considéré comme un actif « refuge« , mais il a suivi de près les actions dans les périodes difficiles. Et aujourd’hui plus que jamais.
Les défenseurs du bitcoin ont fait valoir que la plus grande crypto-monnaie en termes de capitalisation boursière est un actif sûr : comparé à l’or – que certains qualifient même d' »or numérique » – il constitue la meilleure option pour investir dans les phases de marché baissier.
Mais ce discours semble changer. Le bitcoin, dont la capitalisation boursière s’élève actuellement à 681 milliards de dollars, est étroitement corrélé aux actions depuis le bull run de 2020.
Aujourd’hui, l’ensemble du marché des crypto-monnaies a perdu 200 milliards de dollars à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les investisseurs se débarrassant des actifs les plus risqués (y compris les actions). Et le bitcoin, en tant qu’actif numérique le plus important et le plus connu, souffre : il s’échange à 36 034,84 dollars, selon Coingecko, soit une baisse de 5,2 % en 24 heures.
Donc, si le bitcoin ne fonctionne pas bien en tant que valeur refuge, quels sont les actifs qui le font ? Ces investissements semblent remplir leur fonction d’augmentation de valeur en période de turbulence.
L’Or
L’or, la plus ancienne valeur refuge, se porte bien. Son prix a atteint son plus haut niveau depuis un an et demi après l’invasion russe : l’or au comptant a augmenté de 0,9 % pour atteindre 1 923,86 dollars l’once, selon les données de Reuters.
L’actif se comporte généralement bien en période de tensions géopolitiques. Par ailleurs, la Russie dispose actuellement de 635 milliards de dollars de réserves d’or, qui, selon elle, la protégeront des sanctions.
Le Pétrole
Les prix du pétrole ont également grimpé en flèche après l’annonce de l’invasion russe, atteignant un sommet de sept ans à plus de 100 dollars le baril. En effet, la Russie est le deuxième plus grand exportateur de cette matière première, et la plupart du pétrole passe par des oléoducs traversant l’Ukraine. L’incertitude quant à la disponibilité future a fait grimper le prix.
« L’or noir« , comme l’appellent les investisseurs, s’est très bien comporté depuis la pandémie, affichant des performances supérieures à celles de nombreux autres investissements.
Les Métaux
Les métaux ont également augmenté aujourd’hui. Comme le pétrole, la Russie est un grand producteur de métaux, de sorte que l’incertitude et les sanctions à l’encontre du pays pourraient réduire l’offre et pousser les prix à la hausse. Les prix des principaux métaux non ferreux étaient en hausse de 5 % jeudi matin. Le nickel, le cuivre et l’aluminium se portent bien ; le prix de l’aluminium a atteint un sommet historique de 3 450 dollars par tonne.
Les Monnaies
Plusieurs devises étrangères ont la caractéristique d’être des valeurs refuges et ce, depuis un certain temps. Parmi eux, le dollar américain, qui a bien réagi aujourd’hui après l’invasion russe. Le billet vert a atteint 97,740 dollars contre un panier de grandes devises, son plus haut niveau depuis le 30 juin 2020, selon les données de Reuters. Le yen japonais, longtemps considéré comme une monnaie refuge, et le franc suisse ont également enregistré de bonnes performances.